Les périodes de déclin en bourse sont souvent perçues comme des moments à éviter. Pourtant, ces "drawdowns" font partie intégrante de la vie des entreprises et donc des investisseurs, et ne devraient pas donner lieu à des décisions précipitées. Dans cet article, basé sur une récente excellente newsletter de Market Sentiment, nous étudions ces phases de correction, tant au niveau des entreprises individuelles qu’au niveau du marché.
Les périodes de déclin sont un phénomène aussi naturel qu'inévitable en bourse, qui touche même les entreprises les plus performantes du marché. Ces périodes peuvent être particulièrement éprouvantes pour les investisseurs, car elles activent nos biais cognitifs et émotionnels. L'aversion au risque nous pousse souvent à réagir de manière excessive face aux baisses, tandis que le biais de récence nous fait croire que la situation actuelle perdurera indéfiniment.
L'histoire de Netflix illustre parfaitement ce phénomène. Entre novembre 2021 et mai 2022, l'action du géant du streaming a chuté de près de 75%, passant d'environ 700$ à moins de 180$. Les raisons? La perte de 700.000 comptes russes suite au retrait de l’entreprise de la Russie et la réouverture post-Covid des activités de plein air qui ont détourné le monde des écrans. Pour beaucoup d'investisseurs, cette dégringolade signalait la fin de l'âge d'or de l'entreprise.
Pourtant, ceux qui ont maintenu leur position (ou mieux, qui ont renforcé leur exposition) ont vu l'action rebondir spectaculairement. En avril 2024, Netflix se négocie à nouveau au-dessus des 600$, ayant presque récupéré l'intégralité de sa perte. Ce parcours n'est pas une anomalie, mais plutôt un schéma récurrent en bourse.
Même les géants technologiques qui dominent les marchés aujourd'hui ont traversé des périodes de forte volatilité. Depuis 2020, tous les membres des "Magnificent 7" (Apple, Microsoft, Alphabet, Amazon, Nvidia, Meta et Tesla) ont connu des périodes de déclin significatives… avec en 2025 des rebonds tout aussi spectaculaires :
Ces exemples démontrent que même les entreprises les plus solides subissent des corrections importantes, souvent pour des raisons largement subjectives ou conjoncturelles. La différence entre un investisseur performant et les autres réside dans la manière d'appréhender ces périodes.
La newsletter Market Sentiment a récemment conduit une expérience étonnante pour tester l'efficacité d'une stratégie d'investissement axée sur les entreprises en phase de déclin. Trois portefeuilles ont été constitués et simulés entre 2020 et 2025:
Avec un seuil de déclin à 50%, le portefeuille finit par contenir plus de la moitié des entreprises du S&P 500, et délivre donc à peu de choses près la même performance que l’indice. Si on se concentre sur des entreprises qui chutent plus lourdement, l’écart devient plus marquant. Ainsi, l’investisseur qui aurait investi depuis 2020 uniquement dans les entreprises ayant perdu plus de 90% de leur valeur en bourse aurait misé 3.600$ sur 36 entreprises, ce qui aurait généré un rendement total de +236%. La même somme investie aux mêmes moments dans le S&P 500 aurait délivré une performance totale de +86% seulement.
Mais cette surperformance s'accompagne logiquement d'une volatilité extrême. Le portefeuille des actions en déclin de 90% a connu des baisses vertigineuses de 60% à certaines périodes, ce qui aurait mis à rude épreuve la résistance psychologique des investisseurs. En effet, si certaines des 36 entreprises ont connu un rebond exceptionnel, d’autres ont carrément disparu de la circulation ou perdu la quasi totalité de leur valeur. Aussi, rien ne dit que l’expérience aurait donné des résultats aussi probants sur une autre période: la volatilité est telle que le timing joue ici un rôle prépondérant.
Ces observations rejoignent une étude de Morgan Stanley qui met en lumière un paradoxe intéressant: plus une action chute profondément, moins elle a de chances de rebondir significativement. Cependant, parmi celles qui parviennent à se redresser, l'ampleur du rebond est généralement proportionnelle à la sévérité du déclin. Autrement dit, les actions ayant subi les plus fortes corrections ont statistiquement moins de chances de survivre, mais celles qui y parviennent offrent souvent les rendements les plus spectaculaires. C'est l'illustration parfaite de la relation fondamentale entre risque, volatilité et rendement en finance.
Au niveau des actions individuelles, miser sur le déclin est une stratégie à la fois très risquée et demandant qui plus est un suivi extrêmement rigoureux du marché. Comme nous ne cessons de le répéter, l'investissement dans des ETF mondiaux constitue une approche nettement plus rationnelle:
Les cycles baisse-rebond font partie intégrante du fonctionnement des marchés financiers et touchent même les entreprises les plus performantes. L'investissement indiciel mondial constitue une solution équilibrée qui permet de bénéficier des rebonds tout en limitant les risques spécifiques. Cette approche, combinée à une discipline d'investissement rigoureuse, offre probablement le meilleur compromis entre rendement potentiel et tranquillité d'esprit. Avec Easyvest, vous pouvez facilement et à faible coût adopter cette stratégie, qui tire parti des cycles de marché sans vous faire succomber à leurs dangers.