Les crises financières sont des périodes de haute incertitude pouvant susciter stress et questionnement pour tout investisseur. Quel en sera l’ampleur et la durée ? Le marché va-t-il rebondir ? Devrais-je liquider mon portefeuille ? Se pencher sur l’histoire des marchés financiers et analyser les crises passées peut nous en dire long sur le comportement des crises et nous aider à adopter la bonne attitude le moment venu.
Le marché monte et descend continuellement de sorte qu’une journée boursière sur deux se clôture sur une performance négative. Les baisses sont donc le lot quotidien des investisseurs. Si la plupart sont rapidement oubliées, certaines se prolongent et marquent nos esprits. On parle de “correction” boursière lorsque le marché baisse de plus de 10% depuis un sommet. Si une correction se prolonge et dépasse 20% de baisse, on parle de crise boursière, krach ou bear market. La plupart des crises se limitent à une baisse de 20-30% mais certaines sont temporairement plus sévères.
Les différentes crises partagent des caractéristiques communes permettant de les catégoriser. Nombreuses découlent de l’explosion de bulles spéculatives, telles que les valeurs technologiques, bancaires ou chinoises. D’autres sont liées à un endettement excessif, découlant souvent de la spéculation immobilière. Les dernières résultent de facteurs exogènes aux bourses comme les guerres, les chocs pétroliers ou les pandémies. Malgré des racines parfois communes, chaque crise est unique, donc difficilement anticipable, et ce même pour des investisseurs professionnels.
Les crises sont généralement précédées de périodes d’expansion économique et boursière fortes qui ne laissent rien présager, tendant même souvent à l’euphorie. En moyenne, les crises sont précédées d’une hausse de 9% du marché au cours des 3 mois qui précèdent et d’une hausse de 26% sur un an, soit 3 fois le rendement annuel moyen attendu. Au vu de ces bonnes performances, tenter d’anticiper la baisse en liquidant ses positions s’avère souvent un exercice périlleux et coûteux pour celui qui s’y prête, le coût d’opportunité du fait de ne pas être exposé au marché pendant ces périodes étant très élevé.
La grande majorité des crises boursières se produisent en parallèle d’une récession économique, c’est-à-dire une période de décroissance économique de plus de 6 mois. Dans tous les cas de figure, la baisse du marché précède le début de la récession de même que le rebond du marché précède la reprise économique. Le marché a donc toujours un coup d’avance sur l’économie réelle. Il en découle que tenter d’anticiper une crise boursière sur base d’indicateurs économiques est totalement vain.
Notre mémoire financière est sélective et a tendance à ne retenir que les crises de très grande ampleur, comme la crise financière de 2008. Beaucoup d’investisseurs estiment dès lors que les crises financières sont des évènements peu fréquents. Pourtant, au cours des 50 dernières années, le marché des actions mondiales a connu 12 crises boursières, soit une crise tous les 4 ans. Dans ce contexte volatile, il est donc préférable de s’accommoder de ce genre d’évènement auquel vous serez confronté à de nombreuses reprises en tant qu’investisseur.
Une crise boursière met en moyenne 1 an à atteindre le point le plus bas avant de rebondir ; la plus longue crise ayant duré 2 ans et demi suite à l’éclatement de la bulle internet au début des années 2000. Toutefois, cette durée moyenne n’est pas représentative de la majorité des crises qui ont une durée de vie de moins de 6 mois. Aussi douloureuses soient elles, les crises sont des périodes qui tendent à passer relativement vite. Leur durée étant très variable, il est toujours risqué de sauter du train en route.
Au cœur de la tempête boursière, le vent tourne vite et il suffit d’une étincelle pour que le marché inverse la vapeur. Le rebond est en général très vigoureux et prend de court de nombreux investisseurs restés focalisés sur le contexte anxiogène de la crise. Le gain moyen au cours de la première semaine est de 6%. Au bout d’un mois celui-ci s’élève à 18%, et il atteint finalement 37% au bout d’un an. La période de hausse qui suit une crise boursière est par ailleurs en moyenne 3 fois plus longue et délivre une hausse moyenne de 105%. Patience et ténacité récompensent donc toujours l’investisseur de long terme.
En résumé, les crises boursières sont :
Dans ce contexte, la meilleure attitude à adopter pour l’investisseur averti est de garder son sang-froid, de prendre son mal en patience, de se focaliser sur son objectif de long terme et d’éventuellement en profiter pour rééquilibrer son portefeuille ou investir davantage.
Note: Cet article a été rédigé lorsque Easyvest était autorisée et régulée par la FSMA en tant qu’agent en services bancaires et d’investissement.