Après un premier semestre 2022 marqué par un repli généralisé des marchés, l’approche indicielle continue à montrer des performances supérieures à celles des autres acteurs belges analysés pour les profils de risque agressifs. La gestion passive démontre une nouvelle fois sa pertinence, y compris dans un contexte baissier. A long terme, elle semble rester indétrônable.
Pour les portefeuilles constitués en majorité d’actions, l’approche indicielle ressort comme la meilleure sur presque toutes les périodes étudiées (1, 3, 5 et 10 ans). Et à long terme, cette approche se montre la plus performante quel que soit le profil d’investissement.
Le constat est édifiant : même en période de baisse, la gestion active ne permet généralement pas à l’investisseur de dégager de meilleurs rendements ou de limiter sa perte. Le surcoût de ce type de gestion par rapport à la gestion passive, justifié en théorie par une latitude plus grande laissée au gestionnaire pour protéger les portefeuilles de leurs clients, semble vain.
Aussi désagréable soit-elle, la baisse actuelle n’est pas pour autant anormale. Des variations actuelles de l’ordre de 15% sont acceptables en bourse et ne devraient pas inquiéter outre mesure l’investisseur de long terme. A titre de comparaison, en 2020, la crise du COVID avait fait chuter l’indice mondial des actions de 35% en moins de deux mois.
Cependant, il est important de préciser que la période actuelle est marquée par des faits tout à fait exceptionnels sur les marchés : une inflation fulgurante (+8% par rapport à la même période l'an dernier) et des hausses de taux annoncées qui le sont tout autant – entre +1% et +2% prévus par les banques centrales d’ici la fin de l'été. Une hausse des taux de cette ampleur, combinée à un tel niveau d'inflation, n'avait pas été observée depuis le début des années 80. En conséquence, la réaction des marchés est elle aussi très forte et touche toutes les classes d’actifs, en particulier les obligations dont la valeur évolue en sens contraire des taux d’intérêt.
On observe une piètre performance des portefeuilles indiciels avec beaucoup d'obligations sur les six premiers mois de l’année. Ceci s'explique notamment par le fait que dans l'approche indicielle présentée, la maturité moyenne des obligations est environ deux fois plus longue (10 ans) que dans les fonds comparables (5 ans), ce qui génère une sensibilité aux variations de taux deux fois plus élevée. A long terme toutefois, une maturité plus longue est supposée offrir un rendement plus élevé. Cela semble se vérifier ici, puisque les portefeuilles indiciels prudents restent, comparés aux fonds des autres acteurs examinés, les plus intéressants sur tous les autres horizons de placement étudiés (3, 5 et 10 ans).
Enfin, il est bon de se rappeler qu’en bourse, les périodes de baisse sont généralement suivies des plus belles périodes de hausse. Pour reprendre l’exemple de la crise du COVID en 2020, après une chute de 35% entre février et mars, l’indice mondial des actions clôturait finalement l’année sur une hausse totale de 13% ! Rationnellement, les périodes de creux telles que celle que nous connaissons en ce moment constituent donc généralement de belles opportunités d’investissement.
Vous trouverez plus de détails concernant l’approche non-spéculative et les performances des fonds d’investissement examinés dans l’infographie ci-dessous. La méthodologie et les sources de données utilisées y sont également détaillées.