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Camille Van Vyve

Camille Van Vyve

15 Mar 2024
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Les femmes sont-elles de meilleurs investisseurs que les hommes?

Les femmes représentent 31% des investisseurs chez Easyvest. Mais elles investissent en moyenne des montants 30% plus importants que les hommes et pour une durée 4 fois plus longue. Hasard ou reflet d’une différence comportementale plus profonde ? Le constat était en tout cas suffisamment frappant pour nous donner l’envie d’aller plus loin.

Les femmes, meilleures que les hommes pour investir ?

Émancipation relativement récente

Il est bon de se le rappeler : l’émancipation financière des femmes est récente. En Belgique, à partir de 1900, les femmes mariées ont le droit d’ouvrir un compte d’épargne et d’en retirer de faibles sommes sans l’autorisation de leur mari. Elles peuvent aussi conclure un contrat de travail et toucher une partie de leur propre salaire, et dépenser cet argent sans autorisation pour autant qu’il soit affecté aux besoins du ménage. Toutes les restrictions à disposer de son propre revenu professionnel seront levées en 1922, mais ce n’est qu’en 1976 (!) que l’égalité totale entre époux sera déclarée, supprimant le principe « d’obéissance de l’épouse » et autorisant les femmes à ouvrir un compte bancaire sans l’autorisation de leur mari.

Les femmes contrôlent 32% de la richesse mondiale

L’eau a coulé sous les ponts. Avec un tiers de la richesse mondiale sous leur contrôle, les femmes sont devenues une force économique incontournable. Leur patrimoine augmente plus rapidement que jamais – elles ajoutent 5.000 milliards de dollars à la richesse mondiale chaque année – devançant ainsi la croissance globale du marché. Le phénomène étant susceptible de s’accélérer encore, cette proportion devrait logiquement s’accroître, même en tenant compte des effets de la crise du COVID-19, prévoit une étude du Boston Consulting Group.

Les femmes investissent moins, mais mieux

Ceci étant, les femmes sont encore moins nombreuses à investir que les hommes - 23 % contre 37 % - mais leurs performances ont tendance à surpasser celles des hommes. L’étude de référence la plus récente menée sur le sujet provient de l’Université de Warwick en Angleterre. Menée sur 2.800 investisseurs sur une période de 3 ans, cette étude a montré que les performances des portefeuilles féminins étaient en moyenne de 1,8% supérieures à ceux des hommes ! D’autres études vont dans le même sens, même si la différence est parfois moins remarquable : l’une, de l’Université de Californie, a montré un écart de performance de 1% entre femmes et hommes ; une autre, menée par Fidelity Investments, révèle une surperformance des femmes de 0,4%. Fait édifiant de cette enquête : seulement 9% des femmes interrogées pensaient être meilleures que leurs homologues masculins.

Déficit de « role models »

Alors que les femmes montent en puissance financièrement, pour quelles raisons sont-elles moins enclines à investir que les hommes ? Ceci pourrait être un facteur prépondérant : le déficit de « role models » dans le monde de l’investissement, encore largement dominé par les hommes. Warren Buffet, George Soros… Où sont les femmes directrices de grands fonds d’investissement, considérées gourous des marchés, voire même simplement conseillers financiers ? Par ailleurs, les stéréotypes semblent continuer à jouer un rôle dans la perception qu’ont les femmes d’elles-mêmes par rapport à l’investissement et la gestion financière en général : la belle qui fait du shopping à crédit est une image encore plus largement véhiculée que celle qui boursicote derrière son écran.

En contrôle financièrement, mais pas théoriquement

Alors que les femmes sont de plus en plus contributrices au budget familial, et bien souvent en charge de la gestion de ce budget, la plupart se sentent moins informées que les hommes en matière d’investissement. Désireuses de maîtriser le sujet avant de passer à l’action, les femmes se disent souvent découragées par le jargon et les changements fréquents de réglementation. Malheureusement, leur désir d’information ne se traduit que trop peu en actions : selon Fidelity Investments, alors que 88% des femmes affirment que davantage d’éducation financière augmenterait leur niveau de confiance pour investir, seulement 6 femmes sur 10 se sont effectivement adressées à un conseiller financier.

Meilleures pour épargner

L’analyse de Fidelity révèle également que tous niveaux de salaire confondus, les femmes épargnent en moyenne 9% de leur rémunération, contre 8,6% pour les hommes. Bien qu’il ait aussi été prouvé que les femmes préfèrent les placements en cash, pour celles qui investissent, sur le long terme, cet écart peut donner lieu à une différence considérable dans la croissance d’un portefeuille… d’autant plus si les femmes obtiennent des rendements supérieurs !

Pas la même appréhension du risque

72% des femmes rejettent les investissements dans des produits « plus risqués », contre 59% seulement des hommes. Une étude rapporte également que 31% des femmes qui ont choisi de ne pas investir l’ont fait de peur de tout perdre, réponse donnée par seulement 27% des hommes. Si cette aversion féminine au risque empêche bon nombre de femmes d’investir tout court, elle induit également des choix d’investissement différents chez celles qui franchissent le pas.

Les femmes favorisent les fonds

Un des facteurs pouvant expliquer la surperformance des femmes sur les hommes est la nature des produits dans lesquels elles investissent. Plusieurs études montrent en effet que les femmes ont tendance à préférer les fonds, guidées par le principe du « lentement mais sûrement », à des actions individuelles, par définition plus volatiles. A contrario, les hommes seraient plus tentés d’investir dans des produits en décote, dans l’espoir de les voir prendre de la valeur dans le futur, et à vendre leurs valeurs « championnes » afin d’encaisser rapidement les plus-values.

Les hommes sont de plus gros « traders »

Un autre contraste relevé dans l’étude de Warwick semble être la fréquence avec laquelle hommes et femmes achètent ou vendent des valeurs sur les marchés. Sur la période étudiée, alors que les femmes effectuaient en moyenne 9 transactions, les hommes en effectuaient 13. Sachant que chacun de ces mouvements engendre un coût, il semble que l’approche féminine soit moins susceptible d’éroder la performance à long terme.

Les femmes sont plus orientées objectifs

L’horizon d’investissement des femmes est généralement plus long que celui des hommes. En réalité, leur stratégie d’investissement semble davantage guidée par l’atteinte d’objectifs à long terme - « je veux acheter un bien immobilier dans 10 ans », « je veux céder un capital d’autant à mes enfants » - que la maximisation des rendements à court terme. De ce fait, les femmes ont moins tendance à surveiller leur portefeuille, procéder à des ajustements ou tenter des « coups ».

Les femmes investissent davantage en fonction de leurs valeurs

Selon l’étude du BCG, les femmes sont plus susceptibles que les hommes d’investir en fonction de leurs valeurs. Ainsi, 64% des femmes disent prendre en compte les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans leurs décisions d’investissement. Par opposition, les hommes ont tendance à mettre l’accent sur la performance pure : 96% des hommes sondés dans l’étude affirment investir pour accroître leur patrimoine et basent leurs décisions sur les performances passés des produits sélectionnés.

Les différences de genre diminuent

Ceci étant, les différences de genre en matière d’investissement ont tendance à diminuer à mesure que les jeunes générations montent en puissance. Selon l’étude du BCG, 70% des femmes de la génération Y affirment gérer de manière autonome leurs décisions financières, contre seulement 40% des femmes de la génération du baby-boom. Il ressort également que les “millennials”, hommes et femmes, appréhendent de façon de plus en plus homogène la question de l’investissement, notamment sur le plan de l’impact sociétal (ESG).

Les femmes ont changé, pas les services financiers

Même si le panorama de la richesse mondiale se féminise, la plupart des banques contribuent à faire perdurer les normes sociales historiques selon lesquelles les hommes seraient les premiers décisionnaires en matière financière. En reconnaissant que le segment des femmes n’est pas simplement une opportunité marketing mais bien une gigantesque opportunité d’affaires, et en personnalisant leur approche au-delà même de la question de genre, les services financiers pourraient faire des années 2020 une décennie fondamentale pour les femmes investisseurs.

Les femmes en force chez easyvest

Les femmes représentent 31% de la clientèle d’easyvest, mais 36% des investissements totaux, soit 4% de plus que la photographie mondiale donnée par le BCG. Bien que nos solutions n’aient jamais été pensées en fonction du genre, elles semblent tout simplement particulièrement adaptées à la vision féminine de l’investissement. L’exposition par nature très large offerte par les ETF, la rationalité de ce type d’investissement et les rendements quasiment imbattables à long terme sont des arguments de poids pour les femmes investisseurs. Et puisqu’il paraît que leurs rendements sont souvent meilleurs…n’hésitez pas à faire votre propre simulation !

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Note: Cet article a été rédigé lorsque Easyvest était autorisée et régulée par la FSMA en tant qu'agent en services bancaires et d'investissement.

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