J'ai investi dans la biotech ArgenX qui a triplé sa valeur en un an. Comme Celyad est aussi une biotech européenne cotée, je suppose qu’elle pourrait me procurer un rendement de l’ordre de +200% rapidement. Ceci est un exemple du biais de représentativité : la tendance à généraliser au départ de quelques éléments ou cas particuliers.
Le biais de représentativité se manifeste lorsque la similarité entre des objets ou des circonstances altère la faculté à évaluer la probabilité d’un événement. Ainsi, beaucoup font l’erreur de croire que deux choses ou événements similaires sont plus corrélés que ce qu’ils ne le sont en réalité.
Le biais de représentativité fait partie, comme le biais d’ancrage décrit dans un précédent blog, de ce qu’on appelle les « heuristiques de jugement ». Pour les expliquer, Tversky et Kahneman ont mis en évidence deux systèmes de pensée et de décision :
Les heuristiques de jugement sont des mécanismes de simplification qui surviennent pour éviter le second système : on substitue à une question compliquée une question plus simple, à laquelle on peut répondre plus facilement.
En sciences cognitives, le biais de représentativité peut apparaître lorsqu'on doit estimer la probabilité qu'un objet A appartienne à une classe B. Ces probabilités sont estimées en fonction du degré selon lequel A est représentatif de B, c'est-à-dire en fonction du degré selon lequel A ressemble à B. Dans notre exemple introductif, ArgenX (A) est une bonne représentation ou un stéréotype de « Biotech européenne performante» (B). Comme Celyad (C) ressemble à A, je la classe automatiquement dans cette même catégorie.
En matière d’investissement, le biais de représentativité se manifeste aussi lorsqu’on base ses prévisions concernant une entreprise sur ses performances passées. Sous incertitude, les investisseurs ont tendance à croire qu’un historique de bonnes performances est représentatif d’une performance générale que l’entreprise va continuer à montrer dans le futur. Alors que la valeur future d’une entreprise ne peut être estimée qu’au regard de ses cash flows futurs ! Mais réaliser des projections de cash flows est un exercice fastidieux auquel beaucoup préfèrent substituer une analyse plus simple, bien que non fondée.
De même, un investisseur pourrait juger que si une entreprise est leader dans son domaine, elle constituera aussi un bon investissement. Il s’agit d’une autre « représentation » de la performance, sans fondement rationnel, car cette entreprise pourrait très bien être leader dans un secteur en déclin ou dans un contexte économique défavorable, ce qui risque évidemment de peser sur sa valeur en bourse.
En investissement passif, vous êtes exposés au marché mondial, peu importe le montant investi. Pas question donc de choisir les titres qui composent votre portefeuille en fonction de leurs performances passées ou de critères X, Y ou Z : la diversification est le seul et unique critère. De ce fait, vous évitez de choisir entre intuition et raisonnement, et profitez d’une formule d’investissement performante, simple rapide à mettre en place (Meilleure du Test selon Test Achats) sans pour autant vous torturer les méninges.
Note: Cet article a été rédigé lorsque Easyvest était autorisée et régulée par la FSMA en tant qu’agent en services bancaires et d’investissement.