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Camille Van Vyve

Camille Van Vyve

12 Nov 2025
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L'IA crée-t-elle une bulle boursière?

Depuis le Liberation Day de Trump, la bourse mondiale s’est remarquablement redressée et a franchi de nouveaux sommets, tirée par les performances exceptionnelles des grandes entreprises technologiques américaines et l’engouement massif pour l’IA. Cette situation fait craindre une bulle technologique que certains comparent à la “bulle Internet” des années 2000. Mais il faut l’analyser avec nuance et circonspection.

L'IA crée-t-elle une bulle boursière?

Pourquoi la situation n’est pas comparable aux années 2000

À l’époque, une multitude de nouveaux acteurs parvenaient à se financer au simple motif qu’ils allaient digitaliser un segment de marché, mais sans pouvoir encore prouver les résultats de cette stratégie. “Les entreprises qui tirent les marchés vers le haut aujourd’hui - les 7 Magnifiques - ne font pas de bénéfices fictifs, rappelle Roland Gillet, professeur d’économie financière à l’Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne ainsi qu’à l’ULB (Solvay) et conseiller auprès de différentes autorités publiques et privées. Au contraire, elles continuent le plus souvent à publier trimestre après trimestre des résultats financiers tout à fait exceptionnels.”

De plus, certaines de ces sociétés sont même parfois engagées dans des programmes de rachat d’actions et paient des dividendes: des comportements signe de bonne santé financière et absents durant la bulle du “dot-com”.

Les cours sont élevés, mais ils sont justifiés

Goldman Sachs le rappelle également: dans les années 2000, les valorisations publiques et le niveau d’activité sur les marchés étaient aussi supérieurs à ce qu’ils sont aujourd’hui. Certes, les cours de bourse des 7 Magnifiques sont très élevés… mais sont-ils trop élevés ? “Il y a une récurrence au niveau des cash flows de ces entreprises qui justifie pour une large part leur prix. Et en plus elles sont pleines de cash !, ajoute Roland Gillet, ce qui les rend d’autant plus solides aux yeux des marchés. Au risque de simplifier les choses, c’est comme acheter une Mercedes plutôt qu’une Dacia : les deux voitures roulent, mais l’une a bien d’autres qualités, donc elle est plus chère. Lorsque des sociétés ont une capacité à générer de la croissance plus forte que le reste de leur secteur, elles se traitent à des niveaux élevés. Cela ne veut pas dire que ça va durer éternellement : prenez Nestlé par exemple. À l’époque du lancement de Nespresso et des années qui ont suivi, le ratio cours/bénéfice de Nestlé était nettement plus élevé que le reste du secteur, et c’était justifié. Ce n’est plus le cas aujourd’hui.”

 

         

Des ratios cours/bénéfice au sommet depuis 5 ans

Plus important encore, les valorisations sont élevées depuis des années ! “La plupart des 7 Magnifiques ont un rapport cours/bénéfice supérieur à 30, ce qui est évidemment élevé par rapport au reste du marché, reconnaît Corentin Scavée, co-fondateur et Head of Wealth Management chez Easyvest. Mais ces niveaux de valorisation n’ont rien de nouveau et se maintiennent depuis 5 ans, voire même 10 ans dans le cas de Meta, Alphabet et Nvidia. Pour Amazon, ce ratio a même eu tendance à diminuer ces dernières années. Il est dès lors surprenant de parler soudainement d’une nouvelle bulle prête à éclater.”

Les taux d’intérêt ont diminué, ce qui soutient la croissance

Pointons également le rôle des taux d’intérêt, redevenus relativement bas, dans la spirale haussière. “Cela permet aux entreprises technologiques de se financer à des coûts encore plus attractifs pour poursuivre leurs investissements et leur croissance”, note Roland Gillet.

Les gros acteurs de l’IA sont des entreprises privées

“Sur l’intelligence artificielle en tant que telle - pas les centres de données ou les microprocesseurs - il faut aussi souligner que les plus gros acteurs comme OpenAI sont des entreprises privées, qui ne sont pas cotées en bourse, souligne Corentin Scavée. Une faillite éventuelle n’aurait donc pas d’effet direct sur les bourses, même si des effets indirects se feraient indéniablement ressentir. Par ailleurs, les entreprises qui financent OpenAI, comme Microsoft par exemple, le font certes à coups de milliards… mais cela reste dérisoire par rapport à leurs bénéfices annuels.”

Interdépendance malsaine ?

Certains s’inquiètent de voir la circularité des investissements entre différents acteurs : capacité (centres de données), fournisseurs d’IA et consommateurs d’IA. Mais cette interdépendance ne crée pas forcément un risque systémique. Prenons les centres de données par exemple, dans lesquels on investit massivement aujourd’hui pour absorber les besoins futurs en puissance de calcul de l’IA. Si on se retrouvait dans une “bulle” et donc en situation de surcapacité, cela aurait pour effet de réduire les coûts de toutes les entreprises qui consomment de la puissance de calcul, et donc d’augmenter leurs marges et leur potentiel de développement.

Les 7 Magnifiques ne sont pas des startups

Dans l’IA comme dans tous les secteurs innovants, il y aura des gagnants et des perdants. Miser sur des entreprises qui n’ont encore ni cash flows ni bénéfices est un pari risqué. À contrario, investir dans des entreprises établies, qui font des résultats exceptionnels et qui ont des carnets de commande ultra remplis s’inscrit plutôt dans une stratégie d’investissement raisonnable. Depuis 10 ans, les clients d’Easyvest expérimentent cette stratégie au travers d’un panier d’actions mondiales diversifiées. Ils investissent dans l’IA par le biais d’entreprises cotées, à forte croissance et très capitalisées, tout en restant exposés à tous les autres secteurs d’activité : c’est une prise de risque, mais loin d’être inconsidérée.

Attention au biais d’optimisme

Rappelons toutefois que les marchés ont tendance à valoriser davantage les bonnes nouvelles – typiquement, les bons résultats trimestriels – que les mauvaises et que le monde n’est jamais à l’abri d’un “cygne noir” ou d’une crise (un pays en défaut, une banque en faillite, une guerre qui impacte le commerce international…). “On l’a vu au moment de l’élection de Trump et ensuite après le Liberation Day: l’ambiance peut changer très vite”, pointe Roland Gillet. Piqûre de rappel: la volatilité est inhérente au marché boursier, les crises sont inévitables mais l’histoire a montré qu’elles ont toujours été suivies, plus ou moins rapidement, par de nouveaux sommets historiques.

L’investissement indiciel, diversifié par nature, reste le plus rationnel

L’investissement indiciel (en ETF) préconisé par Easyvest est par nature diversifié, puisqu’il permet de s’exposer de façon simple au marché mondial. Certes, étant donné que ce type d’investissement reflète les poids réels des entreprises cotées dans le marché, il expose davantage l’investisseur aux grandes entreprises technologiques américaines, moteurs de l’IA actuellement. Mais ces entreprises ont des fondamentaux solides et leurs valorisations reflètent des résultats tangibles, des caractéristiques peu communes aux “bulles boursières”. Même si le monde n’est jamais à l’abri de chocs et de corrections, être exposé au marché mondial, c’est-à-dire à toutes les géographies et tous les secteurs d’activité, reste une stratégie rationnelle et résiliente à long terme.

Fun fact : cet article n’a pas été rédigé avec l’IA

On ne pouvait pas conclure sans une précision : cet article n’a pas été écrit avec l’IA. Non pas que nous soyons des résistants chez Easyvest, bien au contraire. Nous utilisons l’IA quotidiennement, que ce soit pour la création de nos contenus ou le développement. Mais il reste des cas où le résultat proposé par l’IA ne nous convient pas, ou pas suffisamment, et où repartir d’une feuille blanche semble la meilleure solution. Cet article est un cas de ce genre.

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Easyvest est une marque d’Easyvest SA (n°0631.809.696), autorisée et régulée par l’Autorité Belge des Services et Marchés Financiers (FSMA) comme société de gestion de portefeuille, et comme courtier en assurances, ayant son siège social Avenue Louise 475, 1050 Bruxelles, Belgique. Easyvest Pension Fund (en abrégé Easyvest OFP) est une institution de retraite professionnelle agréée par la FSMA (n°1011.041.490) et domiciliée à la même adresse. Copyright 2025 EASYVEST SA. La performance passée n’est pas une garantie pour les performances futures. La performance historique, les rendements attendus ou les projections statistiques peuvent ne pas refléter la performance future réelle. Tous placements financiers comportent des risques et peuvent résulter en des pertes.