Acheter des actions Colruyt plutôt que Walmart. Solvay plutôt que Celanese. UCB plutôt que Pfizer. Voilà un réflexe habituel en matière d’investissement, souvent irrationnel, appelé « home bias » ou « préférence nationale ». Êtes-vous sujet à ce petit travers ? Quelles conséquences cela peut-il avoir sur votre portefeuille ?
Le « home bias » ou « préférence nationale » désigne le penchant naturel des investisseurs pour les actions domestiques, en ignorant les bénéfices de la diversification dans des titres étrangers. Ce biais ne se rencontre néanmoins pas qu’en finance : les amateurs de sport du monde entier ont ainsi souvent un attachement profond pour les équipes de leur pays ou de leur ville, cette préférence n’ayant pourtant aucun fondement rationnel. Les professionnels des paris en savent quelque chose en cette fin d’Euro de football : la plupart des joueurs ont eu tendance à parier de façon totalement déraisonnable sur leur équipe nationale !
C’est simple : on préfère ce qu’on connaît. En finance comportementale, cette tendance s’explique notamment par la perception qu’ont les investisseurs des coûts de transaction et de l’accessibilité des titres étrangers, et surtout par la méconnaissance qu’ils ont des entreprises établies en dehors de leur marché local.
Nos voisins français sont des champions de la préférence nationale. Alors que le poids indiciel mondial de la France (sa part de capitalisation boursière mondiale) s'élève à seulement 3%, ses habitants réalisent 60 % de leurs placements en actions sur le marché intérieur. En comparaison, les Belges ne réalisent « que » 45% de leurs placements sur le marché local.
Une étude de 2012 de l’Université d’Indiana intitulée No Place Like Home : Familiarity in Mutual Fund Manager Portfolio Choice a montré que même les gestionnaires de fonds américains étaient enclins à surpondérer les titres de leur État d’origine ou de l’État de domiciliation du fonds dans leurs décisions d’investissement. Ceci est un peu moins vrai en Europe où la plupart des fonds sont localisés dans des centres financiers comme le Luxembourg ou Londres, sans que cela influence réellement leur constitution. Néanmoins, la « préférence nationale » ne concerne donc pas que les investisseurs particuliers.
C’est un principe de base : la diversification réduit le risque en répartissant ses investissements sur différents types d’actifs, régions géographiques et industries. Le but de la diversification est de maximiser le rendement en réduisant le risque qu’un événement particulier ait des conséquences négatives pour l’entièreté du portefeuille. En restant investi dans son marché local, l’investisseur augmente la volatilité de son portefeuille et manque probablement des opportunités d’investissement dans des marchés à plus forte croissance.
La globalisation fait en sorte que les économies des différents pays sont de plus en plus interconnectées et que les société sont plus internationales. Un événement négatif qui survient dans une partie du monde se répercute dès lors souvent dans d’autres ; ce fut le cas par exemple de la crise des subprimes qui a démarré aux Etats-Unis en 2008 et qui a eu des conséquences sur les marchés mondiaux. Mais ce n’est pas forcément le cas pour des événements de plus faible ampleur, ou de nature plus politique qu’économique, par exemple. La globalisation n’est donc pas un argument suffisant pour négliger la diversification géographique de son portefeuille.
Investir dans des actions étrangères est devenu beaucoup plus simple et bon marché depuis l’avènement d’Internet, l’accélération de la circulation de l’information, la création de plateformes de trading en ligne et le lancement de fonds cotés (ETFs) qui sont facilement accessibles pour n’importe quel investisseur. Avec les formules d’investissement en ETFs d’easyvest, vous êtes de facto exposé à toutes les entreprises cotées du monde : une manière simple et efficace d’éviter de surpondérer les actions noir-jaune-rouge dans votre portefeuille.
Note: Cet article a été rédigé lorsque Easyvest était autorisée et régulée par la FSMA en tant qu’agent en services bancaires et d’investissement.