L'intelligence artificielle bouleverse tous les secteurs d'activité, et l'investissement financier n'échappe pas à cette révolution technologique. Des outils comme ProPicks AI promettent désormais de "battre le S&P 500" ou de "dominer le Dow Jones" grâce à la puissance analytique de l'IA. Ces promesses ambitieuses soulèvent une question fondamentale : l'intelligence artificielle peut-elle réellement surperformer le marché de façon constante ? Examinons cette question avec un regard critique et nuancé.
L'intelligence artificielle dispose d'atouts indéniables dans l'analyse financière. Sa capacité à traiter en quelques secondes des volumes gigantesques de données de marché – rapports financiers, actualités économiques, tendances sectorielles, données macroéconomiques – dépasse largement les capacités humaines. “Bien avant l’avènement de l’intelligence artificielle, on était déjà allé très loin dans la rapidité et la complexité de traitement des données, rappelle Roland Gillet, professeur d’économie financière à l’Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne ainsi qu’à l’ULB (Solvay) et conseiller auprès de différentes autorités publiques et privées. Ce qui distingue l’IA des algorithmes, c’est son côté adaptatif, c’est-à-dire sa capacité à s’améliorer par lui-même. Mais même avec un modèle intelligent, l’avenir restera toujours pour une part aléatoire.”
Roland Gillet étaye son propos par une anecdote, celle d’une présentation d’une étude lors d’un séminaire de recherche à Harvard en 1989 : “Deux chercheurs reconnus tentaient de prouver que les cours de bourse ne suivaient pas une marche aléatoire, c’est-à-dire qu’il existait une certaine corrélation dans les séries historiques permettant de prédire leur avenir. Cela visait à démontrer l’existence de “poches d’inefficience” sur le marché boursier new-yorkais. A un moment donné, un participant dans la salle a tendu une disquette aux chercheurs avec l’historique des cours d’une valeur boursière, en leur demandant de mettre une nouvelle fois en évidence cette légère corrélation. Quand cela a été chose faite, l’intervenant a indiqué que les données n’étaient pas réelles : elles provenaient en fait d’une simulation purement aléatoire, et les chercheurs avaient donc mis en exergue des corrélations là où il ne devait pas y en avoir a priori… sauf par pur hasard.”
Le marché financier n'est effectivement pas un système purement rationnel. Il est profondément influencé par des facteurs humains – psychologie de masse, peur, euphorie, comportements grégaires – qui peuvent générer des mouvements irrationnels difficiles à modéliser. Les algorithmes et l’IA analysent les données du passé et élaborent des scénarios, mais les réactions humaines face à de nouvelles situations restent imprévisibles… Et l’humain peut aussi générer des situations imprévisibles. “Quand Trump annonce tout et son contraire, le marché met du temps à s’ajuster et n’est probablement pas efficient durant plusieurs minutes, voire plusieurs jours, explique Roland Gillet. L’IA ne pourra jamais prévoir où le comportement de Trump va nous conduire à l’avenir.”
Les "cygnes noirs", comme les nomme Nassim Nicholas Taleb, échappent aussi par nature à la modélisation prédictive basée sur les données historiques. Il s’agit d’événements majeurs qui bouleversent les marchés et qui sont intrinsèquement imprévisibles, comme par exemple des catastrophes naturelles majeures, des pannes technologiques à grande échelle, le décès soudain de dirigeants d'entreprises influentes, des changements géopolitiques inattendus…
Tout se jouerait donc dans la capacité d’une machine à intégrer plus rapidement les nouvelles informations, de façon à détecter des opportunités d'investissement avant qu'elles ne deviennent évidentes pour le marché.
“On ne peut effectivement pas exclure que l’IA puisse, sur des périodes de temps extrêmement courtes, décanter encore plus vite les informations déjà traitées par les autres formes d’intelligence, suggère Roland Gillet. Quand bien même ce serait le cas, je pense que cet effet restera assez marginal.” D’ailleurs, suivant la théorie de l’efficience des marchés, si une stratégie d'IA devenait largement adoptée et réussissait à détecter des opportunités avant les autres, ces opportunités disparaîtraient progressivement à mesure que d'autres acteurs adopteraient des approches similaires.
Tout comme les algorithmes développés jusqu’alors, l’IA excelle dans l'analyse rapide de grandes quantités de données et peut suggérer des pistes d'investissement que les analystes humains pourront ensuite évaluer avec leur expertise et leur jugement.
Les algorithmes d'apprentissage automatique peuvent affiner continuellement les modèles de gestion des risques en intégrant de nouvelles données et en adaptant leurs paramètres.
Les outils basés sur l'IA permettent d'accéder à des analyses sophistiquées autrefois réservées aux institutions disposant de ressources importantes, contribuant ainsi à rendre les marchés financiers plus accessibles.
Depuis notre création, nous basons l'allocation et le rééquilibrage de nos portefeuilles sur des algorithmes uniques développés à Harvard. Ces modèles mathématiques nous permettent d'optimiser la diversification et la gestion du risque, sans prétendre pouvoir prédire les mouvements du marché.
Nous automatisons un maximum de tâches administratives et de back-office, ce qui permet à nos wealth managers de se concentrer sur l'essentiel : les échanges directs avec nos clients et la compréhension fine de leurs objectifs et contraintes personnels.
Notre application intègre désormais un chatbot entraîné par l'IA, capable de fournir des réponses claires et précises à pratiquement toutes vos questions relatives à l'investissement en général et à Easyvest en particulier. Cet assistant virtuel complète, sans jamais remplacer, l'expertise de nos gestionnaires humains.
L'intelligence artificielle transforme indéniablement le monde de l'investissement, mais les promesses de surperformance systématique du marché grâce à l'IA doivent être considérées avec prudence. L’évolution des marchés financiers reste difficile à prévoir et à rationnaliser au-delà des principales approches rendements-risque de la finance moderne. Ils sont influencés par des facteurs humains et des événements imprévisibles que même les algorithmes les plus sophistiqués ne peuvent anticiper avec robustesse.
Chez Easyvest, nous privilégions une approche équilibrée : exploiter la puissance de l'IA et de l'automatisation pour améliorer l'efficacité opérationnelle et la qualité de nos analyses, tout en maintenant l'expertise humaine au cœur de notre relation avec nos clients. Cette synergie entre technologie et jugement humain nous semble être la voie la plus prometteuse pour naviguer dans la complexité des marchés financiers contemporains.