L’investisseur qui essaie de faire du « market timing », c’est-à-dire d’anticiper le meilleur moment pour investir ou désinvestir, court un risque très élevé de manquer les plus fortes hausses de marché. C’est bien simple: sur ces 20 dernières années, celui qui aurait manqué les 20 meilleures journées en bourse aurait obtenu un rendement 4x inférieur à celui qui serait resté investi durant toute la période !
Le fait de manquer une bonne journée en bourse impacte durablement l’investisseur, puisque ces gains « manqués » ne seront pas réinvestis et ne donneront pas de rendement par la suite. Cela explique que l’écart se creuse dans le temps, comme dans le graphique ci-dessus. Sur la période que nous avons étudiée, le rendement annualisé est ainsi de 8% pour celui qui est resté investi durant toute la période et de seulement 3,3% pour celui qui a manqué les 20 meilleures journées.
Par ailleurs, les meilleurs jours succèdent aux pires et tendent à survenir dans un bref intervalle de temps en période de volatilité extrême. Sur la période étudiée, 65% des meilleurs séances sont survenues à maximum 10 jours des pires séances ! Alors que des investisseurs pensent qu'une séance baissière en annonce d'autres, c'est souvent le contraire qui se produit, rendant le « market timing » encore plus compliqué.
Non seulement manquer les meilleures journées de trading risque d’impacter fortement la performance de votre portefeuille à long terme, mais en plus, les allers et venues sur les marchés sont coûteuses. Frais d’entrée sur certains fonds, frais de transaction facturés par les plateformes de trading, taxe sur les opérations de bourse ponctionnée par l’État… Tout cela impacte fortement le rendement de l’investisseur actif.
La volatilité est ce qui inquiète le plus les investisseurs ou prétendants investisseurs. Mais elle est par définition impossible à prévoir… La question ne doit donc pas être « à quel moment investir » ? mais « pour combien de temps ? ». Une fois cet horizon fixé, la volatilité à court terme ne devrait plus être une cause de trouble.
Investir sera peut-être la décision la plus difficile prendre… mais une fois prise, plus de souci à se faire. La seule façon de ne pas manquer les meilleures journées en bourse, c’est de rester investi quoi qu’il arrive. Et la meilleure façon de réduire le risque de volatilité, c’est de continuer à investir régulièrement (ce que l’on appelle le « dollar-cost averaging »). Car rappelez-vous : personne ne bat le marché à long terme, même pas Warren Buffet…