Par un phénomène cognitif que l’on appelle le « home bias » ou la préférence nationale, les investisseurs ont souvent tendance à investir dans des valeurs proches de chez eux. Mais les marchés étrangers ne sont pas dénués d’attraits pour autant, notamment la bourse américaine qui apparaît comme un « must » pour les investisseurs belges. Comment y faire ses premiers pas?
En 1792, vingt-quatre courtiers signaient l’accord de Buttonwood (terme anglais désignant un platane), du nom de l’arbre sous lequel ils avaient l’habitude de se réunir au sud de l’île de Manhattan, au niveau de l’actuelle rue de Wall Street. En formalisant par cet accord leurs échanges, ces financiers ont posé il y a près de 230 ans les premières fondations de la plus importante bourse au monde, rebaptisée en 1863 le New York Stock Exchange (NYSE). C'est aussi l'un des grands marchés d'actions à conserver des cotations à la criée.
Le marché américain est le plus important et le plus liquide au monde. C’est bien simple : 56% de la capitalisation boursière mondiale provient de cotations américaines. En comparaison, la Belgique ne compte que pour un peu moins de 1% du marché boursier mondial.
Comme le marché européen, le marché américain est en réalité composé de plusieurs bourses. Les deux principales sont la bourse de New York (NYSE) et le Nasdaq, sur laquelle sont cotées les entreprises américaines à forte dimension technologique. Il existe également des bourses secondaires un peu moins connues, parmi lesquelles l’American Stock Exchange (AMEX) et le Chicago Stock Exchange.
Les indices américains les plus connus sont le Dow Jones Industrial, Le S&P 500 et le Nasdaq Composite. Fin 2021, le S&P 500 que l’on considère le plus représentatif de l'économie américaine, totalisait une capitalisation boursière de $40.000 milliards pendant que le Nasdaq Composite frôlait les $20.000 milliards. Notez que certaines entreprises, comme Apple, se retrouvent dans les deux indices. A titre de comparaison, le BEL 20 affichait une capitalisation boursière totale de près de 300 milliards de dollars à la même époque.
Les échanges sur les bourses new-yorkaises (NYSE et Nasdaq) se déroulent du lundi au vendredi entre 9h30 et 16h heure locale, soit entre 15h30 et 22h à Bruxelles l’été et entre 14h30 et 21h l’hiver.
« Never bet against America », a dit Warren Buffet dans sa lettre annuelle de 2020. Autrement dit : la prospérité et le leadership américains ne seraient pas près de fléchir, et vous auriez tort de parier le contraire. En tout état de cause, vu son importance, il est quasiment impossible, pour un investisseur, d’ignorer le marché américain. Ne serait-ce que pour une raison de diversification, il semble donc judicieux d’exposer son portefeuille aux valeurs américaines.
Toutes les banques et les courtiers actifs en Belgique donnent accès aux principaux marchés boursiers comme Euronext, et les bourses de New York (NYSE et Nasdaq), Londres, Zurich, Francfort Dublin, Milan… Un compte-titres ouvert en Belgique vous permet donc d’investir en actions américaines.
Si vous comptez investir sur le marché américain, les transactions seront effectuées en dollars. En cas d'achat ou de vente, deux options possibles : soit votre banque passe automatiquement de l'EUR à l'USD ou inversement au moment de la transaction boursière, soit elle ouvre un compte multi-devises et vous laisse le soin d’opérer le change au moment qui vous semble le plus judicieux.
Dans ce contexte, vous courez donc un risque de change. Cela signifie que, même si vos actions prennent de la valeur en dollars, en cas d’affaiblissement du dollar face à l’euro, le profit pourrait être réduit ou effacé. Si le change est favorable, votre profit pourrait à l’inverse être renforcé.
En Belgique, l’investisseur peut être redevable de plusieurs types de taxe : la taxe sur les opérations de bourse, le précompte mobilier et la taxe sur les comptes-titres. Si vous détenez des actions américaines, vous serez redevable d’un double précompte sur les dividendes, mais grâce à une convention fiscale signée entre les États-Unis et la Belgique, le précompte américain est désormais réduit à 15% pour les investisseurs particuliers belges. Le précompte mobilier appliqué en Belgique est quant à lui de 30%.
Pour investir sur le marché américain, le boursicoteur aguerri préférera sans doute acheter des actions individuelles, alors que l’investisseur passif privilégiera les fonds cotés ou ETF qui comprennent des valeurs américaines. L’avantage d’un ETF est qu’il permet d’obtenir un portefeuille diversifié à moindre coût, puisqu’une seule opération sera nécessaire pour s’exposer à un grand nombre d’entreprises cotées.
Cette stratégie dite « passive » est l’approche préconisée par easyvest. Sans être exclusivement investis sur le marché américain, les ETF qui constituent les portefeuilles de nos clients investissent dans les sociétés cotées du monde entier – et donc dans une large mesure dans des sociétés américaines. L’exposition de nos clients aux sociétés américaines se fait ainsi en proportion exacte de leur poids sur les marchés mondiaux et comprend tous types de sociétés cotées, pas seulement les plus grandes ou les plus en vogue. Elle est généralement plus importante que l’exposition obtenue par les gestionnaires actifs qui misent plutôt sur certaines valeurs-phares.
En suivant des indices, l’allocation de nos portefeuilles est réajustée continuellement et automatiquement en fonction de la dynamique des marchés. La stratégie passive est donc une façon extrêmement simple et rationnelle de s’exposer dans une juste mesure à différents marchés, sans devoir réaliser de transactions intempestives.